Née d’un constat simple, l’excès d’emballages jetables dans notre alimentation, l’initiative Unpack veut prouver qu’un contenant peut devenir un service, et non un déchet. Clément Jaton, son fondateur, mise sur la collaboration locale pour faire du réemploi une évidence plutôt qu’une exception.
Comment est née l’idée d’Unpack et quelle vision circulaire vous souhaitiez concrétiser à travers ce projet?
Unpack est né d’un constat plutôt évident: la quantité de plastique à usage unique générée par notre alimentation est considérable. Le vrac a connu un certain engouement il y a quelques années, mais demande un fort engagement des consommateurs. Nous voulions offrir une solution simple, qui s’intègre aux habitudes existantes.
Nous nous sommes concentrés sur les fruits frais (fraises, tomates, myrtilles), dont les emballages représentent un poids important relativement au contenu. Notre idée: prouver qu’un emballage peut devenir un service, et non un déchet.
Comment fonctionne concrètement votre système de réemploi?
Notre système repose sur des emballages réutilisables standardisés, conçus pour résister à de multiples cycles d’utilisation. Unpack les met à disposition des producteurs et commerçants, et organise toute la logistique: collecte, nettoyage et redistribution. L’innovation principale tient à la boucle logistique, pensées pour être simple, efficace et locale.
La circularité ne fonctionne qu’en réseau: quels partenariats ont été essentiels à la mise en place de votre boucle?
Le projet repose avant tout sur la collaboration. Nous avons travaillé main dans la main avec des producteurs engagés, comme Loraine Mange, Urs Gfeller ou Dicifood, qui ont accepté de tester nos contenants directement sur le terrain. Côté distribution, des commerçants de proximité tels que Les Épiceries Locales à Pully ont joué un rôle essentiel pour valider la faisabilité du modèle en magasin. Enfin, la société Ecomanif, spécialisée dans la gestion et le lavage des contenants réutilisables, assure la boucle de retour et garantit la propreté du matériel.
Chacun a accepté d’expérimenter, d’adapter ses processus et de s’impliquer activement dans cette démarche collective – une condition indispensable pour que la circularité fonctionne réellement, du producteur au consommateur.
Quels sont vos ambitions à court et moyen terme, et comment espérez-vous évoluer?
Nous avons mené cet été une première phase pilote sur le canton de Vaud, autour des fraises. Les tests ont confirmé la solidité des contenants, la fluidité logistique et l’intérêt du public. Les retours sont positif, mais pour un impact réel, il faudrait impliquer la grande distribution. Un défi d’avenir majeur.
Quel message souhaiteriez-vous adresser aux consommateurs, aux commerçants ou aux décideurs politiques pour accélérer le passage des emballages jetables aux emballages réutilisables?
Chaque acteur a un rôle à jouer: les consommateurs, en testant de nouvelles solutions; les commerçants, en osant les proposer; et les décideurs politiques, en soutenant activement ces démarches. La circularité n’est pas une utopie: c’est une transition pragmatique vers une économie plus intelligente.
Des projets d’avenir et partenariats en vue à Genève?
Genève fait évidemment partie des zones que nous observons avec intérêt. Le tissu local, sensible à l’innovation durable, offre un terrain idéal pour de nouveaux pilotes. Des discussions sont en cour avec des acteurs de la distribution locale.
Source: reloved.media
