Réparer et restaurer plutôt que remplacer

dimanche 26 octobre 2025

Dans les Repair Cafés, des bénévoles vous aident à réparer vos objets cassés et à prolonger ainsi leur durée de vie.

Réparer plutôt que jeter est aujourd’hui au cœur d’une tendance qui se justifie presque toujours d’un point de vue écologique. Ces dernières années, de nombreux Repair Cafés ont vu le jour en Suisse. Ces rendez-vous, réguliers ou ponctuels, permettent aux habitants de venir remettre en état leurs objets, accompagnés par des bénévoles possédant des connaissances techniques.

Depuis août 2022, le centre communautaire de Bachwiesen propose son propre «atelier de réparation». L’idée, lancée par Michael Rohner, collaborateur du centre, a rapidement trouvé son public. Bricoleur passionné, Robi Schrott a été le premier à s’engager comme bénévole. Chaque mardi soir, durant deux heures, une petite équipe accueille les personnes venues chercher conseils et coups de main pour des réparations en tout genre. Le succès a été immédiat: selon les statistiques internes, 45 personnes ont déjà eu recours à cette offre gratuite durant les huit premières semaines d’activité, et près de 80% des objets apportés ont pu être réparés.

Établir un diagnostic précis

Mais réparer ne dépend pas que du savoir-faire. Selon Christophe Inäbnit, codirecteur de la célèbre entreprise de réparation La bonne combine à Prilly (près de Lausanne), l’un des plus grands défis reste l’accès à des pièces de rechange à prix raisonnable. «Réparer consiste souvent à remplacer un composant», souligne-t-il. Or, sans pièces disponibles, aucune réparation n’est possible. Ce constat a été intégré dans la législation suisse: l’ordonnance révisée sur les exigences relatives à l’efficacité énergétique ne se limite plus à la consommation d’énergie, mais inclut désormais des directives sur l’efficacité des ressources, inspirées des normes européennes.

Depuis 2021, la Suisse impose ainsi la disponibilité, durant sept à dix ans, des pièces détachées et manuels de réparation pour certaines catégories de produits – téléviseurs, lave-vaisselle, lave-linge, appareils de réfrigération ou de soudure. À terme, d’autres produits comme les sèche-linge et les smartphones seront également concernés.

Parfois, une réparation ne tient qu’à un simple diagnostic. «Nous avons déjà redonné vie à des appareils déclarés irréparables », raconte Robi Schrott. Il se souvient notamment d’une machine à pain qu’il a rouverte avec un participant: « Une fois le carénage dévissé, nous avons constaté qu’une courroie avait simplement glissé. Après l’avoir remise en place, la machine fonctionnait parfaitement.»

Toujours plus de Repair Cafés

Cet esprit de débrouille et de transmission séduit un public toujours plus large. «Ce sont les consommateurs et consommatrices eux-mêmes qui réclament que les produits soient réparables», explique Nicolas Schmidt, de la section Consommation et produits à l’OFEV. «La réparation bénéficie d’un grand capital de sympathie.»

L’offre de services s’est effectivement multipliée: d’après le site repair-cafes.ch, la Suisse compte aujourd’hui plus de 200 Repair Cafés. Et le besoin reste immense: une étude menée par l’institut WERZ de Zoug montre que près de la moitié des appareils déposés dans les points de collecte publics sont encore fonctionnels.

Sources: l’environnement.ch / reloved.media

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